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Paris – 1er et 2 mars 2014

A l’occasion du 1500e anniversaire de la fondation de l’abbaye de Saint-Maurice, le Musée du Louvre accueille plusieurs pièces maîtresses du Trésor du monastère durant le printemps 2014. Un événement exceptionnel qui dit l’importance mondiale du Trésor.

Ces pièces sont en fait des objets à usage liturgique, offerts à la vénération des fidèles régulièrement et plus particulièrement tous les 22 septembre, jour de la fête patronale de saint Maurice et ses compagnons.
Mgr Joseph Roduit, père abbé de Saint-Maurice, a donc souhaité qu’il en soit de même à Paris et demandé qu’avant d’entrer au Louvre, ces pièces soient offertes à la vénération des fidèles parisiens (et étrangers) à Notre-Dame de Paris.

Ainsi, le week-end des 1er et 2 mars, l’Ensemble vocal de Saint-Maurice a accompagné la communauté des chanoines de l’abbaye pour chanter les offices et les messes en la prestigieuse cathédrale parisienne.

Paris vu par nos choristes

Émotions

Émotion de partager là-bas à Paris la dévotion de pèlerins devant des reliques – les vraies, celles du Trésor d’Agaune! – qui sont habituellement nos proches voisines à l’Abbaye.

Que d’émotions pour nous après l’événement exceptionnel que nous venons de vivre, chanter dans cette cathédrale en présence de nos martyrs d’Agaune, c’est un peu crier à la face du monde la foi de Maurice et de ses compagnons…. et tant d’autres martyrs actuels.

Émotions de chanter sous ces voûtes qui ont vu défiler des bâtisseurs, des rois, des papes, des musiciens, des milliers de pèlerins… et nous!

Émotions de prendre part au cortège de sortie de la célébration à travers les fidèles qui emplissaient la nef, de se rendre à la sacristie, de constituer une haie d’honneur pour les prêtres célébrants et de rendre grâce pour la célébration que nous avions vécue ensemble.

Michèle Olivier

Paris si proche… Paris si loin…

Paris si proche…
Une église remplie d’Histoire
Une nef aux colonnes alignées
Des stalles finement ciselées
Des vitraux de catéchisme
Un autel monolithique
Les reliques du trésor
L’Ensemble Vocal, Parchet, Pasquier

Paris si loin…
Une cathédrale orgueilleuse
Une infinie procession
Des stalles aux gravures inouïes
Des rosaces fabuleuses
Un autel de bronze où tout converge
Le trésor des reliques
Parchet, Pasquier sublimés

Matthieu Bender

Ville de lumière

Le soleil peine à se lever en ce week-end de début mars au-dessus de Notre-Dame de Paris. Qu’importe… A notre arrivée, la seule vision de cette bâtisse majestueuse et imprégnée d’histoire nous met déjà de la lumière dans les yeux. Nous allons chanter là-dedans, vraiment?

Avec un regard condescendant pour ces pauvres touristes condamnés à se mettre dans la file d’attente du portail principal, nous franchissons, comme des VIP, la petite grille latérale qui mène aux coulisses de l’édifice.
D’abord accueillis dans les mystérieux sous-sols un peu sombres – presque des souterrains – de notre paroisse d’un week-end, nous voilà bientôt en train de grimper vers la lumière, là où il y a tant à regarder, tout à regarder. Derrière ces colonnes, au creux de ces voûtes, au pied de ces orgues, comment ne pas voir, neuf siècles avant la foule de touristes, la foule d’artistes qui ont œuvré dans ces lieux ? Le crépitement des flashs photographiques a juste remplacé le cliquetis des outils…

Puis c’est notre tour de nous faire entendre dans cette immensité, de donner de la voix. C’est un sacré édifice à remplir, il faut un peu se faire la place, faire cheminer le son clair jusqu’en haut au berceau des voûtes, jusqu’au fond entre les visiteurs qui défilent. Bien guidés, bien accompagnés, nous nous efforçons de donner notre souffle à ce monument de lumière.

Car toutes les lumières de la Ville semblent se trouver aussi à Notre-Dame.

La lumière de l’art, d’abord, s’impose à travers ses trois rosaces qui tentent de se rassembler en bouquet à la croisée du transept, éclairant de leurs tendres couleurs ces robustes murs tant de fois centenaires.
Une religieuse lumière, ensuite, resplendit tout autour de nous, dans les petites choses comme dans les grandes : éclatante sur l’habit blanc du consciencieux thuriféraire ou du rigoureux cérémoniaire, frémissante dans la flamme discrète des bougies allumées en offrande.

La lumière des ors, également, du Trésor de la cathédrale et de celui de Saint-Maurice que nous accompagnons, brille de mille richesses, éblouit – n’aveugle-t-elle pas un peu aussi ?

Enfin, avouons-le, il plane ici ou là un peu de la lumière de l’orgueil, celle des feux de la rampe, pour les stars que nous devenons le temps et l’espace d’une ou deux processions solennelles dans la grande nef, devant tous les fidèles.

Mais la lumière la plus touchante se trouve peut-être là, juste à côté de nous derrière l’autel, dans le visage levé au ciel de la Pietà… Ou, juste à l’entrée du chœur, dans cette statue de la Vierge à l’Enfant adossée au pilier, où rayonne tout l’amour de Notre-Dame. On ne peut s’empêcher de la regarder, de s’en émerveiller, de la saluer. Il paraît que tous les secrets peuvent lui être confiés, toutes les faveurs lui être demandées…

Le week-end tire déjà à sa fin, et nous revoici devant la grille latérale, qui se referme. C’était tout de même quelque chose, d’entrer dans cette cathédrale par la petite porte de côté pour ensuite avoir la chance, le bonheur, l’honneur d’y aller droit au chœur, jusqu’à devenir un peu de ce chœur, pendant quelques instants. Nous emportons avec nous de lumineux souvenirs, et de la reconnaissance plein nos bagages.

Le soleil s’est levé en ce dimanche de début mars dans le ciel maintenant bleu de Notre-Dame. Son vrai Trésor est-il bien celui que l’on croit ?

« Et sinon, vous, qu’est-ce que vous avez fait d’un peu classe dans votre vie ? »
« Ben, une fois, j’ai chanté à Notre-Dame de Paris. Quand même. »

Faustina Défayes

Revue de presse

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