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Requiem de Mozart – Romainmôtier

Après le concert de la Sainte Cécile 2014 à l’Abbaye de St-Maurice, nous chanterons à nouveau le Requiem de Mozart ainsi que la Missa Sancti Mauritii de Joseph Eybler, un disciple du grand maître.

Cette fois-ci, c’est l’Abbatiale de Romainmôtier qui résonnera au son de cette oeuvre que l’on ne présente évidemment plus.

Échos dans les médias

Informations pratiques

Requiem de Mozart

Missa Sancti Mauritii – Joseph Leopold Eybler et Requiem – Wolfgang Amadeus Mozart

2 février 1826, chapelle impériale de la Hofburg, Vienne. La Messe en l’honneur de saint Maurice de Joseph Leopold Eybler résonne pour la première fois, à l’occasion de l’anniversaire de l’empereur et de l’impératrice. La dédicace de la messe n’est pas étonnante : saint Maurice figure parmi les protecteurs d’un grand nombre de couronnes.

Deux siècles plus tard, pour célébrer les 1500 ans de l’Abbaye de Saint-Maurice, l’Ensemble vocal de Saint-Maurice vous fait découvrir cette messe, typique avatar de l’écriture musicale classique consacrée par Haydn et Mozart, les deux maîtres absolus du genre.

Mozart, Eybler l’a bien connu : il fut son élève. Et lorsque Mozart meurt, laissant le Requiem inachevé, c’est à Eybler le premier que la veuve demande d’achever le travail. Après quelques semaines de travail, découragé, il abandonnera. Süssmayr prendra le relais… et l’histoire retiendra son seul nom. Mais sur le manuscrit du Requiem, les musicologues parviennent à distinguer les trois écritures de Mozart, Eybler et Süssmayr. Donner le Requiem de Mozart à la suite de la Missa Sancti Mauritii d’Eybler, c’est donc une façon de reconnaître la part d’Eybler dans le chef-d’oeuvre de Mozart.

Ce concert est un des premiers concerts publics du tout nouvel Orchestre de chambre du Valais qui réunit des musiciens professionnels valaisans ou actifs en Valais.

Pascal Crittin, directeur artistique de l’EVSM

Dates

  • samedi 22 novembre 2014 à 20h30, Basilique de Saint-Maurice
  • dimanche 23 novembre 2014 à 15h30, Basilique de Saint-Maurice

Revue de presse

Messe en si – Bach

La plus belle des messes

C’est la fin de sa vie. Bach est un vieux monsieur. Il n’est plus à la page, la musique est ailleurs : elle préfère le pianoforte au clavecin, l’expression exacerbée des sentiments à la rigueur bien ordonnée du contrepoint. Bach le sait bien, il vit ce dilemme sous son propre toit, avec son aîné, son fils préféré, Wilhelm Friedemann, qui tourne le dos aux fugues sérieuses de papa pour briller de cour en cour et de tribune en tribune avec ses « fantaisies » virtuoses et ensorcelantes.

Alors le vieux Bach, qui a abandonné ses fonctions de cantor et n’est donc plus astreint à produire des kilomètres de musique liturgique utilitaire (mais l’utilitaire, chez Bach, c’est du génie au quotidien !), se retire dans son monde à lui. Il est dans cette période de sa vie, les cinq dernières années (1745-1750), où, comme le dit joliment son premier biographe, « il ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d’œuvre ». Lui qui a presque perdu la vue se met à explorer plus profondément encore son monde intérieur. Il entre dans une autre dimension. Sa musique, essentiellement instrumentale, devient spéculative, absolue, universelle – de la musique à l’état pur. Et il rassemble des « sommes musicales » qui viennent parachever une œuvre déjà riche : ainsi l’Art de la fugue, l’Offrande musicale et la Messe en si mineur.

Nous sommes en 1749, ou un peu avant. Dans une année, Bach sera mort, foudroyé par une attaque d’apoplexie probablement consécutive à l’opération ratée de la cataracte, qui le laissera aveugle. Bach a déjà composé plusieurs messes en latin, telles que la liturgie luthérienne les autorisait pour les fêtes. Mais il veut laisser une messe qui surpasse toutes les autres, la plus belle des messes. Et pour cela, il va puiser dans ses archives des mouvements existants, composés en 1724 (« Sanctus »/« Pleni sunt coeli ») et en 1733 (« Kyrie », « Gloria »). Pour le reste, il va « parodier » (c’est-à-dire arranger) des mouvements instrumentaux et en faire des airs et des parties chorales. Enfin il va composer ce qu’il manque.

Ainsi est née cette messe, représentation idéale de la messe en musique, fruit d’un assemblage de ce que Bach considère comme le meilleur de lui-même ! C’est pour cela que, à juste titre, la Messe en si est considérée comme un sommet absolu.

Recréer en concert une œuvre aussi dense, aussi longue (deux heures et quart de musique), aussi chargée en symbolismes et en significations théologiques, aussi enregistrée également… c’est prendre des risques. Qui sommes-nous pour nous attaquer à une telle montagne ? La démarche est osée, mais l’apprentissage et le mûrissement de ces pages au fil des heures de répétition et, aujourd’hui, l’émotion de partager cette musique exceptionnelle et tout notre travail avec vous, tout cela constitue un des plus beaux cadeaux d’anniversaire que nous puissions imaginer.

Cinquante ans déjà que l’Ensemble vocal de Saint-Maurice arpente les terres de la musique sacrée et anime les messes radiodiffusées et les offices à l’Abbaye de Saint-Maurice. Associer Bach et la Messe en si à ce jubilé est un honneur, une fierté et une joie sans mesure. C’est aussi une formidable motivation à continuer l’aventure de nombreuses années encore… avec vous, fidèle public, à nos côtés !

Pascal Crittin, directeur artistique de l’EVSM

Conférence publique

      Mercredi 1er mai à 19h30

Pascal Crittin, directeur artistique de l’Ensemble vocal de Saint-Maurice, a donné une conférence publique à la Grande salle du Théâtre du Martolet, sur le thème de la Messe en si de Bach.

Échos médiatiques